Voyage au paradis

Publié le 16 janvier 2009

Voyager.

Pour lâcher prise, ne pas se laisser aller.

Changer d’air, d’atmosphère, de lumière et voir d’un oeil différent les choses qui elles ne changent pas.

Brasser les cartes du monde, rejouer sa chance, sans refaire ni défaire le passé encore tout chaud qui brûle toujours en moi. Construire de nouveaux palais rêvés sur les cendres, plutôt que de souffler sur les braises d’un feu qui ne veut pas mourir.

Partir pour effacer de mon cerveau tout ce que j’ai appris par coeur.

Prendre de la hauteur, de la distance, et quelle distance ! Un saut en longueur d’une demie fois la planète, un rebond à Seoul en Corée du sud et la chute finale en Indonésie, Bali.

Bali la tendre. Bali la délicieuse. Bali et son carnaval de couleurs, de parfums, de saveurs. Bali fantasmée.

Saison des pluies, saison des larmes. Surtout la nuit. Le jour, on ne croise que de beaux et souriants visages.

Accroché sur le flanc d’une colline en robe tropicale, un immense bâtiment en forme de soucoupe volante à trois étages, comme parti aux vaches sacrées, des suites d’un atterrissage raté…

En contre-bas, au fond de la vallée, les rapides de la rivière Ayung. Sur un gros cailloux, au beau milieu de l’eau puissante et sonore, un vieil homme nu craque à la hache un arbre prisonnier des rochers. Une femme, la sienne peut-être, transporte sur la rive par petits paquets le bois coupé.

Entre cette saynète digne d’une époque perdue très ancienne et le spectacle lumineux de cette structure tombée du ciel étoilé, au milieu des casurinas, ficus, palmiers, anaphalis et autres plantes équatoriales, notre demeure isolée privée et transitoire de bois, de marbre et son bassin de lotus et d’alang alang sur le toit… terrasse, fontaine, petite  » plunging pool « . Aucune autre habitation en vue. Je suis tantôt sirène tantôt plante verte. Voyage au Paradis.

Demain, retour sur terre. Ses chemins tortueux. La circulation anarchique. Les cases balinaises. Les orages. Les plages et ses milliers de mains masseuses prêtes a vous pétrir pour 1 ou 2 dollars. L’humidité chaude, brûlante…

Bali comme une prière exaucée…