Publié le 1 décembre 2011
Diane Tell – Rideaux Ouverts – par sucrepop
Chroniques
Il aura fallu attendre 6 ans, depuis Popeline de 2005, pour avoir le plaisir de découvrir un album de chansons originales signées Diane. Et encore, c’est par hasard, en passant sur son site, que j’ai appris la sortie de ce disque. Quand j’écris signées, plutôt co-signées, ce disque s’étant fait à plusieurs mains, plusieurs plumes. Près de la moitié des musiques sont de notre canadienne préférée, les textes souvent de Serge Fortin. Une petite vignette sonore en introduction ou on l’entend fredonner, avant de passer aux choses sérieuses. et d’office, ça cogne sec. En pointillé, pop song redoutablement efficace, son meilleur titre depuis des lustres. Le son est plus sec, moins sophistiqué qu’à l’accoutumé, mais cela lui sied bien. Les musiciens qui l’entourent cette fois non pas le curriculum de ses albums passés, mais n’ont pas moins de talent. Attends, un peu moins rentre dedans nous rappelle combien cette voix nous a manqué. La mélodie est limpide, et confirme que l’option jazz est momentanément mise en veilleuse pour laisser place au rock. Peu de titres dépassent les 3’30 et, est ce fait d’être plus concentrés, plus ramassés ?, ils gagnent en efficacité, ne se diluent pas. Cette histoire à quelques effluves reggae, peu courante dans sa discographie. C’est arrivé au 5ème titre que la belle se fait plus douce, Sur ta plage, un départ piano/voix, doté d’une mélodie de Benoit Sarrasin de haut vol, un succès prévisible tant ce titre est efficace, J’te laisse un mot s’ouvre sur des guitares électriques, pour poursuivre dans une ligne presque country, Diane semble délaisser le son de la vieille Europe pour laisser l’Amérique du Nord prendre le pas et ce changement d’atmosphère donne un coup de fouet bienvenu à son inspiration. Le morceau suivant ,qui donne son nom à l’album renoue un peu avec la Diane plus « classique ». Avec Il m’chatouille les papilles, cette fois, le doute n’est plus permis, elle a sorti son chapeau de cowboy, americana à fond, mais sans jamais tomber dans la caricature. L’astre qui me veille, guitare acoustique, discrets arrangements pour que l’émotion puisse prendre toute la place. L’amour Vacarme relance la machine, la bande de petits jeunes derrière tricotent une orchestration musclée. Le duo des deux Fortin s’épanouie sur Au décor, l’un de mes titres favoris et l’album se clôt comme il s’était commencé, sur le titre Je sais bien qu’un jour, cette fois non fredonné, futur probable classique de Miss Popeline, au texte émouvant. Les textes d’ailleurs, tournent tous, peu ou prou autour de l’amour et ses différentes déclinaisons. Au final ces rideaux s’ouvrent sur une bien jolie oeuvre, la collaboration avec les canadiens a revigoré Diane qui nous propose l’un de ses tout meilleur disques et à coup sur l’un de ses plus équilibrés. La légère touche country/rock lui va comme un gant, sa voix est de plus en plus belle, en espérant que le succès soit au rendez-vous pour ne devoir attendre trop longtemps avant le prochain.
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