Publié le 8 septembre 2010
Stanley Kubrick, Autoritratto. © Stanley Kubrick Un autoportrait de Stanley Kubrick à 18 ou 19 ans, avec un Leica III, extrait du livre Drame et Ombres. C’est son père qui lui offre son premier appareil pour ses treize ans. – Diane Tell, Autoportrait vers 2005
Stanley Kubrick photographe
A l’occasion d’une exposition des photos de Stanley Kubrick au Palais Cavalli-Franchetti de Venise, ce jour, Liberation propose un diaporama de quelques unes des images réalisées par le maître cinéaste.
Cette photo de lui m’a rappelé l’une des miennes. Nos deux autoportraits côte à côte m’amusent beaucoup. 60 ans de pluie et de beau temps entre ces deux images et bien des modèles Leica (1945-2005 approx.). Même troublante ambiance de cul de sac. Le photographe devant le miroir pose son regard perdu, celui d’un homme à l’air ailleurs. Peut-être a-t-il encore l’oeil dans le viseur et pense-t-il au cadre. Peut-être est-il en mode pause, surpris de croiser son image au hasard des surfaces réfléchissantes qui copie-collent tout ce qui bouge depuis que l’homme aperçut pour la première fois son image apparaître à la surface d’une eau calme. Peut-être que face au miroir nous avons tous « le regard perdu d’un homme à l’air ailleurs » parce que forcément, c’est gênant de croiser du regard la seule personne au monde qu’on ne croisera jamais. Le photographe est chez lui quand il regarde ailleurs. Face à lui-même il est ailleurs. Dans cet autre pareil qui le regarde depuis le miroir ou dans ce moi étranger qu’aucune eau calme ne révèlera jamais.
Album Photo – Autoportraits – Diane Tell