Publié le 6 septembre 2009
Le Quotidien L’Humanité du 5 septembre 2009 publie :
Mitterrand lance un HADOPI III
(extraits en italique)
Le ministre de la Culture confie une mission « création et Internet » … (devant une salle bondée avec au premier rang un Pascal Nègre, PDG d’Universal, ravi,) … à Patrick Zelnik, PDG de Naïve (producteur entre autres de Carla Bruni), aux côtés de Jacques Toubon (1) et de Guillaume Cerutti, président de Sotheby’s France (2).
1 (politicien, ex ministre de la culture)
2 (société de vente aux enchères d’œuvres et d’objets d’art très haut de gamme)
Questions. Pourquoi avoir choisi ces trois éminentes personnes pour présider une commission censée « faire des propositions concrètes sur des nouveaux outils de rémunération des créateurs » ? Pourquoi ne pas avoir nommé à la tête de cette commission entre autres compétentes personnes, un seul créateur ou un informaticien ou un représentant des internautes consommateurs de culture sur Internet ? Est-ce parce que tous ceux qui ne sont pas d’accord avec le texte de cette loi sont des pirates ? Des terroristes ? Qu’il serait inadmissible qu’un groupe terroriste puisse être représenté à la table des négociations ?
Le tout premier début de réponse à ces questions venant à l’esprit est que le but recherché n’est pas de faire des « propositions concrètes » mais de rendre un texte controversé qui ne passe pas, « votable » à l’Assemblée Nationale. Ca passe ou bien… on repassera… jusqu’à ce que ça se passe.
Remarques. Si le terme « création » utilisé par nos as de la communication ministérielle est légitime, celui de « créateur » associé aux rémunérations n’est pas du tout adapté. Mieux vaut désigner les bénéficiaires de ces revenus par les bien nommés : ayants-droits, soit : les créateurs et interprètes bien sûr, mais aussi les producteurs, labels, distributeurs, éditeurs, sociétés de perception, agents, personnes ou sociétés propriétaires de tout ou partie d’une œuvre et … ils sont nombreux dans cette liste à ne pas être créateurs. Alors ne parlons plus de droits d’auteurs mais d’ayants droits.
« … le ministre de la Culture a déploré, jeudi, « des controverses déraisonnables, déraisonnées » .
Comprenez : nous les politiques et les industriels sommes raisonnables et nos décisions raisonnées, vous les opposants contestataires êtes des irresponsables qui avez perdu la raison. C’est vrai que le merdier « dit : la crise » dans lequel se débattent des millions de gens n’est pas le produit des décisions des politiques, des industriels et des financiers… Non, c’est assurément à cause d’Internet et la faute aux geeks, coupons leur la connexion, on sera plus tranquille !
Je vous salue Hadopi pleine de grâce et la bise à St-Jude !
(voir plus loin dans mon commentaire – Popeline du 13 septembre – une information complémentaire de dernière minute)