Publié le 6 novembre 2011
Indémodable Diane Tell
Un commentaire de Roger T. Drolet
4 novembre 2011 (QIM) –
Elle vient à l’occasion… lorsqu’on l’invite. Ou, comme cette fois-ci, pour lancer un disque intitulé « Rideaux ouverts« . Le premier conçu entièrement au Québec depuis « Chimères« , de 1981, enregistré chez PSM à Québec. Cette fois-ci, elle a aussi accepté de monter un spectacle exclusivement pour le Festival de jazz 2011 de la Capitale.
Ben oui, Diane Tell est jazz. Ça vous étonne? Alors il faut dénicher son premier album. Paru en 1978. Mais pour elle, il faut élargir le sens de cette forme musicale pour bien comprendre le parcours de cette musicienne et chanteuse née à Québec puis partie à Val-d’Or avec ses parents avant de débarquer à Montréal, encore toute jeune, pour la carrière.
Au soir du 27 octobre, Diane arrive en scène et démarre fort: « Je pense à toi comme je t’aime ». C’est gagné d’avance. Le Cabaret du Capitole est rempli; ça va chauffer bordel (comme disait Gainsbourg)… mais tout en subtilité.
Dosage parfait, enchaînements de perles de son répertoire, certaines nouvelles, quelques titres d’un disque précédent consacré aux oeuvres de Boris Vian. Amalgame qui met en évidence cette voix si douce, souple et sensuelle ainsi que le travail discret mais très appliqué de quatre musiciens visiblement heureux d’accompagner cette coureuse de fond qui ne vieillit pas. Pas plus que ses chansons d’ailleurs. C’est assez rare. Le public aura aussi droit à quelques éléments de contexte, dits avec humour, pour situer certaines des chansons.
Parmi la sélection de 22 titres, vous vous rappellerez certainement de « Souvent, longtemps, énormément », « On a beau », « Gilberto », « La légende de Jimmy », « Savoir », « Faire à nouveau connaissance » et évidemment « Si j’étais un homme », son plus grand succès international. Même « La falaise » et « Reste avec moi » (du film Bonheur d’occasion), deux perles un peu méconnues, sont insérées à l’ensemble.
Les musiciens Louis Gagné à la batterie, Fred Beauséjour à la basse, Gilles Breton à la guitare et le chef d’orchestre et pianiste Benoît Sarazin, se tirent fort bien d’affaire. Diane a aussi invité à monter sur scène Serge Fortin, avec qui la mélodiste a écrit et réalisé son nouveau disque que je suis en train d’écouter et qui me séduit, comme les précédents. Fortin chante d’ailleurs « Au décor », en duo avec elle, une tendre chanson d’amour de l’album.
Je vous dis, si Diane m’avait demandé de lui faire son choix de chansons pour cette superbe soirée, c’aurait été essentiellement le même!
Après le prochain vol transatlantique vers son Aquitaine d’adoption, Mme Tell nous reviendra certainement bientôt, juste au moment où on ne l’attend pas vraiment. Sacré coquine !
En première partie, Parc-X Trio, un jeune ensemble jazz montréalais qui a donné trois petites pièces instrumentales, dont une reprise de Daniel Bélanger. Juste assez pour nous donner envie de les réentendre en plus long.