Sur la piste minée des aides et subventions – Les hauts et les bas d’une Hôtesse de l’air d’Internet

Publié le 6 octobre 2017

EXTRAIT Au Québec, un réseau de petites et moyennes entreprises affranchi de la tyrannie des multinationales, à la fois très indépendant et fort subventionné, domine le marché francophone de la musique depuis plus de 20 ans. Pour un jeune artiste en quête de moyens de production, la case départ se situe sur le seuil de l’une ou l’autre de ces boutiques spécialisées, titulaires d’un droit d’accès aux sources d’où jaillissent les aides à la création. Décrocher le Saint Graal, pour l’artiste, consiste à se faire repérer puis coller l’une ou l’autre de ces étiquettes sur le front.

« Aide-moi, le ciel te le rendra » dit l’artiste. « Pourquoi pas, on va monter un dossier » lui répond le producteur.

On connait l’anglicisme bankable utilisé dans le milieu du cinéma américain pour désigner un acteur connu dont le nom au générique contribue au financement d’un film. Il existe au Québec une catégorie d’artistes bankable qui permet aux labels de boucler leurs budgets de production sans que la notoriété de leurs jeunes recrus ne soit à priori un atout indispensable.

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EXTRAIT : « Nous n’avons pas l’intention de soutenir les modèles qui ne sont plus viables pour l’industrie. Nous préférons centrer notre aide sur l’innovation, l’expérimentation et la transition vers le numérique. »

(Toutes les citations sont extraites du discours de Mélanie Jolie, le 28 septembre 2017.)

L’honorable ministre du Patrimoine canadien en prend plein la bouille depuis qu’elle a présenté son « Cadre stratégique du Canada créatif » pavé de « bonnes intentions » il y a une petite semaine. Porte-drapeau-blanc d’une impuissance politique généralisée face aux pouvoirs du marché mondial et son cortège de traités planétaires, de transactions maousses, de chiffres d’affaires faramineux, de patrons impérieux, de boursicotages perfides et autres oh-là-là du commerce, la seule annonce vraiment concrète qu’elle ait faite concerne Netflix, la bête noire de la confrérie cinématographique. Mauvais terrain pour la com. Un conseiller aurait dû lui dire de ne pas trop ouvrir la brèche.

À moins que l’effet catastrophique « Netflix détaxé » n’ait été volontairement orchestré. Une annonce jeté dans la gueule du loup blanc médiatisé toujours prêt à mordre à l’appât d’une injustice scandaleuse et bien saignante. L’affaire Netflix serait-elle l’arbre qui cache la foret d’une politique culturelle générale inconsistante ? La technique se pratique couramment chez nos élus. C’est tellement gros qu’on peut se poser la question.

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