Publié le 6 décembre 2008
Paris lumières, Paris paillettes, Paris étincelles… Les clochers des églises, les arbres des rues, les vitrines accrocheuses… tous les jours je leurs découvre de nouveaux brillants… éblouissante période des fêtes au beau milieu de la sombre saison d’hivers… l’intensité lumineuse des jours diminue, celle des lumières artificielles des nuits augmente jusqu’à l’aveuglement… C’est joli ou grotesque, question de goût, de moyens, d’état d’esprit… pour les uns les décorations des Noël passés feront l’affaire comme chaque année depuis la nuit des temps, on ne remplacera que les boules abattues, écrasées en mille morceaux sous le poid du temps au fond des cartons vieillis… Pour les autres, l’innovation s’expose et attire tout autour des grands magasins habillés pour l’hivers de chaudes lumières… on aimeraient bien nous faire oublier « la crise » le temps des fêtes de fin d’année aux airs de fin du monde ces temps-ci. Que fêtons-nous ? Pourquoi faire la fête ? Nous célébrons quelle belle idée festive ? La venue il y a deux mille huit ans sur terre du fils suprême ? Le passage du 31 décembre de l’an x au 1 janvier de l’an y ? L’illusion des liens retrouvés des familles désarticulées ? L’ivresse de l’abondance qui nous jette dans le vide ? Est-ce la fête pour la fête ou contre la défaite ? Et l’after… J’entends déjà les présentateurs de JT tout sourire en cette fin d’année nous annoncer, en faisant la gueule des mauvais jours dès le 2 janvier, que la consommation des ménages durant les fêtes a subi une forte baisse. Ah ! la vilaine ménagère de moins de 50 ans. Elle n’a pas fait tous ses petits achats comme prévu par les spécialistes du market, et bling, et bang, et patati et patatra… Et puis le 3 janvier, séquences « échange de cadeaux » (tous ces gens qui font la queue dans les magasins pour se débarasser d’indésirables cadeaux) et le 4 janvier, l’annonce du grand nettoyage des soldes de début d’année…et la liquidation totale de tout le bazar stoqué pour être vendu durant « le temps des fêtes » et qui n’a pas trouvé acheteur… tout doit disparaître… Les lumières sont décrochées, les paillettes rangés dans les cartons, les étincelles noyées dans les fonds de bouteille, adieu les guirlandes des arbres, bonjour les mannequins dénudées des vitrines à refaire aux couleurs de… de… de… la Saint-Valentin ! Encore du rouge ! Chouette !