Publié le 1 janvier 1989
Photo : Diane Tell 2013
Maryline Desbiolles
(écrivain / extrait)
Mais ce qui rend un être attachant c’est qu’il échappe malgré toutes les tentatives pour le cerner, c’est qu’on n’a rien dit de lui en fin de compte quand on a mis tous ces mots bout à bout, tout juste si on a habillé d’un peu de tulle rose ce qui vivant et mystérieux ce faisant. Et vivante Diane l’est énormément, on peut tabler là-dessus, il suffit de ne pas louper son regard ou les intonations de sa voix ou encore sa façon d’être terriblement au monde et de ne plus y être tout aussi bien quand elle a rendez-vous avec elle-même. Avec elle même qu’on ne saura jamais, pas beaucoup plus qu’elle il est vrai, car qui peut se vanter de se savoir un jour. Mais qui est vivant justement s’astreint à aller, même vers ce qu’il sait être impossible à prendre. Je gage avec Diane, obstinée comme elle l’est, continuera toujours le chemin qui nous la rend proche et nous la dérobe en même temps.