Publié le 7 décembre 2008
Mercredi en fin d’après-midi, sur le chemin du théâtre, mon vendeur de marrons est interpellé par la police. Deux femmes et un homme. On le menotte, le fouille au corps dans la rue, verse de l’eau sur ses marrons chauds puis on l’emmène avec son caddie et tout son petit bordel vers une camionnette de la police. Tout se passe calmement, personne ne s’énerve, le vendeur a même dans le regard une lueur de doux renoncement, pas de panique, les passants comme moi regardent la scène et puis s’en vont… je suis très émue. J’aimerais le sauver… je continue mon chemin triste pour lui, j’en veux à la terre entière et me dis, ce soir, je joue pour lui…
Je me suis fait du mouron pour mon vendeur de marrons une partie de la nuit, ai montré ces images à mes amis : « tu te rends compte, le pauvre, que va-t-il devenir, il va être emprisonné, expulsé, va savoir… »
Le lendemain :
Mon vendeur de marrons a repris du service comme si de rien n’était, il avait même l’air reposé avec ses habits plus clairs ! Comprend qui peut… voilà qui explique pourquoi il ne semblait pas inquiet lors de son arrestation… ce ne devait pas être la première fois qu’il subissait de tels désagréments je suppose… il savait qu’il ne risquait pas grand chose… Je suis donc rassurée pour lui mais inquiète pour notre société… quelle perte de temps pour ces fonctionnaires… et tous ces délicieux marrons bons pour la poubelle ! Quel gâchis !