L’astral – Les critiques sur 98,5 et celle de Philippe R. sur Ruerezzonico.com – le 21 février 2012

Publié le 21 février 2012

Publié le 21 février 2012 par bambino1062

Photo courtoisie Montréal en lumière – Jean-François Leblanc

Rideaux ouverts: Tell quelle

 

C’était la rentrée du disque Rideaux ouverts. On ne pouvait trouver mieux. On avait déjà vu Diane Tell dans un contexte de performance intimiste, mais rarement voit-on une artiste se présenter devant public avec le désir d’être à ce point sans fard. Rideaux ouverts ? Fenêtre toute grande ouverte, oui… En fait, lundi soir, Diane Tell a été un véritable livre ouvert en mode acoustique et en formation électrique, souvent, longtemps et énormément.

 

Par Philippe Rezzonico

Ça faisait longtemps que la Québécoise immigrée en France avait mis en marché un disque au Québec avant qu’il ne soit disponible dans l’Hexagone, d’où cette première à L’Astral pour le festival Montréal en lumière. Une seule performance unique. Pas de redite. C’est pour ça que les spectateurs ont remarqué plein de gens filmer la prestation. En vue d’un DVD à venir ? Non. Archives personnelles de l’artiste qui voulait en garder un souvenir impérissable.

Si cela confirmait l’enthousiasme démontré par l’auteure-compositrice de se trouver au Québec pour cette première, j’ai l’impression que ce sont les spectateurs qui ont bondé L’Astral du parterre au plafond qui n’oublieront pas de sitôt.

Show unique, comme on disait. En première partie, des tas de succès du passé (Gilberto, Je pense à toi comme je t’aime, Faire à nouveau connaissance, Savoir, Si j’étais un homme, La légende de Jimmy) offerts en mode minimaliste, épuré, country-folk, le tout nappé de tas de guitares sèches, de contrebasse, d’accordéon et de guitare slide. Du gros terroir bien humide.

En deuxième portion, rien de moins que l’intégrale de Rideaux ouverts en séquence – ce que Diane Tell n’avait jamais fait pour aucun de ses disques -, avec une instrumentation plus électrique qui versait parfois dans le western swing. Que du bonheur dans les deux cas.

Jubilatoire

L’intérêt en première portion était double. D’un point de vue strictement musical, entendre les classiques de Diane Tell dans un enrobage dix fois plus organique que les versions du passé démontrait plus que jamais à quel point ces chansons-là étaient de grandes chansons pop, quoique trop souvent noyées dans les synthés. C’était l’époque.

Mais au plan humain, nous n’étions pas loin de la redécouverte. Depuis quelques années, Diane Tell s’est rapprochée graduellement  de son port d’attache après des années à profiter de sa France d’adoption.

En maniant l’auto-dérision à plein régime en parlant de son accent Made in France moins prononcé – « Ce n’est pas que je fais des efforts, je viens plus souvent » – , on voit qu’elle veut effacer définitivement cette impression d’étrangère qui lui a collé un peu injustement à la peau.

Rideaux ouverts, réalisé avec son compatriote de Val-d’Or Serge Fortin, l’a ramenée plus que jamais vers le Québec. Mais le fait de remplacer « De Montréal à Paris » par «  De Québec à Val-d’Or » dans Faire à nouveau connaissance est peut-être plus significatif que tout le reste. La grande séduction, comme le notait ma consoeur du 98,5 FM, Pascale Lévesque.

Diane Tell avec derrière elle, Serge Fortin (au centre), qui a réalisé avec elle l’album Rideaux ouverts. Photo courtoisie Montréal en lumière/Jean-François Leblanc.

 

Il fallait aussi voir Diane et mesurer son plaisir. Radieuse ? Totalement. Rayonnante ? Le mot est encore trop faible. Regardez ce sourire… Un photographe qui a pris une photo de Diane Tell sans sourire lundi a dû trafiquer son appareil.

Comme elle le disait au rappel, certaines des nouvelles chansons étaient interprétées pour une toute première fois sur scène. Cela a paru très souvent. Faut départ pour J’te laisse un mot et deux ou trois trous de mémoire de la part de la chanteuse. Tellement, en fait, qu’elle s’est demandée à voix haute combien de paroles elle allait oublier d’ici la fin du show. Curieusement, ça n’avait aucune importance dans le contexte.

Diane et Bono

On a adoré l’intro qui lançait En pointillé, véritable calque de Where the Streets Have No name, de U2. D’ailleurs, Diane avait remplacé son béret de première partie par une tuque du genre de celles que porte The Edge. Et on a aimé le gros riff gras de L’amour vacarme, la fougue de Il m’chatouille les papilles et la beauté pure de Je sais bien qu’un jour, offerte en mode piano voix, avec Benoît Sarrasin aux claviers.

Autres moments forts, ce rappel qui contenait Je suis en amour et Souvent longtemps énormément. La première a été jouée en version funk, comme si nous étions 30 ans en arrière, tandis que la seconde a eu droit au concours de Anodajay, qui avait également participé à Les cinémas-bars en première partie.

Chaque fois, le grand chanteur s’est approprié les classiques de Tell avec son phrasé à mi-chemin entre le slam et le hip-hop. Pour Les cinémas-bars, ce fut lui et puis la chanteuse en succession, dans des versions « garçon et fille ». Pour Souvent longtemps énormément, ce fut une fusion maîtrisée avec Anodajay qui se chargeait des couplets et Tell du refrain, comme on l’avait vu à L’Autre gala de l’Adisq. Belle finale.

Finale du spectacle, oui, mais pas fin des émissions pour Diane Tell. Les lumières n’étaient pas rallumées depuis dix minutes, les spectateurs faisaient encore la queue pour le vestiaire, quand elle s’est pointée de nouveau sur scène pour jaser avec des fans.

Tell quelle, jusqu’à la fin. Et même plus.

Lire dans le contexte ici

Ecoutez la critique de Pascale Lévesque sur 98,5 FM dans l’émission de Paul Arcand

Ecoutez la critique de Thérèse Parisien sur 98,5 dans l’émission de Paul Houde

(Jean-François Leblanc est un excellent photographe québécois, l’officiel de Spectra, il couvre tous leurs festivals !!!) d.t.