Publié le 8 juin 2014
Publié le 07 juin 2014 à 18h00 | Mis à jour le 07 juin 2014 à 18h00
photo : ©diane tell
La liste de notre invitée: Diane Tell
Daniel Lemay – La Presse
Diane Tell n’arrête pas beaucoup de travailler. La semaine dernière, elle était au festival Guitares du monde en Abitibi-Témiscamingue. Hier, elle chantait en Suisse, au festival Pully-Lavaux à l’heure du Québec. Et l’énergique petite dame retraversera le grand lac pour son énième spectacle donné dans le cadre des FrancoFolies, samedi prochain.
En Europe, elle se produit seule, en duo avec l’ex-Pretender Robbie McIntosh ou encore en solo, mais avec Serge Fortin comme invité – cet auteur-compositeur-interprète qu’elle a rencontré au concert-gala du 75e anniversaire de Val-d’Or, en 2010, et qui est devenu son coréalisateur, son coauteur (Une) et son agent.
La Presse a rencontré le duo la semaine dernière à Rouyn-Noranda pour parler de ce show des FrancoFolies qui s’annonce assez dense, merci. Le titre: À cordes perdues, avec Vincent Réhel. «Vincent a fait les arrangements pour cordes sur deux des pièces de mon CD Passé simple, une compilation qui sort ces jours-ci au Québec», explique Diane Tell qui s’occupe de chacune des facettes de sa carrière. Les cordes, pas perdues du tout une fois qu’elles ont trouvé la scène, sont celles du quatuor Mommies on the Run de la violoniste Mélanie Vaugeois.
Comme à Rouyn, Serge Fortin – aucun lien avec Diane Tell née Fortin – sera du spectacle et il rendra la politesse à Mme Tell le mardi 17 alors qu’il interprétera sur la scène Sirius les chansons de Gaspille une nuit, manière d’hommage au résistant abitibien Hauris Lalancette.
Comment Diane Tell se sent-elle dans cette hyperactivité qui l’envoie, avec sa guitare, de Macamic à Biarritz? «Ma langue, c’est mon pays et j’ai encore l’impression de progresser comme compositrice, comme interprète et comme instrumentiste. Avec les jeunes artistes, par ailleurs, j’en suis rendue au stade de la passation et je trouve cette relation passionnante.»
The Master
FILM: The Master
«Un film de Paul Thomas Anderson, un de mes réalisateurs préférés, avec Philip Seymour Hoffman et Amy Adams, deux de mes acteurs préférés… Et des musiques de Jonny Greenwood, de Radiohead, qui avait aussi fait celles de There Will Be Blood, un autre film d’Anderson. Greenwood est un compositeur exceptionnel et j’ai demandé à Vincent Réhel de me composer des musiques dans cet esprit-là. L’histoire porte sur le fondateur de l’Église de scientologie, mais je ne suis pas très « histoire »… Pour moi, tout est dans la façon dont un film est tourné…»
Exorcisme spirituels
LIVRE: Moderne contre moderne – Exorcismes spirituels
«J’adore les essais et Philippe Muray représente pour moi le summum du genre: un penseur et un critique qui se penche sur notre époque. Il est caustique, mais il est surtout très drôle. Exorcismes spirituels compte quatre tomes et mon préféré est le dernier qui s’intitule Moderne contre moderne. Muray y évoque entre autres une installation de la Tate Gallery où les visiteurs étaient invités à électrocuter un poisson rouge: l’affaire avait opposé des défenseurs des droits des animaux aux défenseurs de l’art moderne…»
CIRQUE: Daniele Finzi Pasca
«Il a conçu, entre autres, le spectacle Rain – Comme une pluie dans tes yeux pour le Cirque Éloize. J’aime l’approche très artistique de Finzi Pasca, un Suisse dont la pensée scénique – comment incarner son rôle, approcher le public, etc. – se retrouve dans un magnifique ouvrage intitulé Le théâtre de la caresse, qui est mon livre de chevet: je n’entre jamais en scène sans en avoir lu un passage. Il donne aussi des stages auxquels j’ai l’intention d’assister.»
MUSIQUE: T-Bone Burnett
«Il s’agit d’un producteur-réalisateur, mais je l’inclus ici, car il représente pour moi le réalisateur de rêve, celui qui conçoit un disque en fonction de l’artiste et non de la manière à la mode. T-Bone Burnett a été guitariste pour Dylan et, devenu réalisateur, il a travaillé avec Elton John, John Cougar Mellencamp, Elvis Costello et Diana Krall. Burnett a aussi réalisé le dernier CD de Jeff Bridges, que je trouve très profond. À ce jour, je n’ai réalisé qu’un disque, [celui de Serge Fortin Gaspille une nuit], mais je veux continuer à créer le cadre artistique dans lequel s’épanouiraient la personnalité et le talent des chanteurs.»
DISQUE: Agnes Obel
«Dans cet esprit, le CD Aventine, de la Danoise Agnes Obel, représente l’exemple parfait d’une oeuvre homogène. Cette artiste [qui a chanté au Gesù au dernier Montréal en lumière] a un univers bien à elle, avec un son et une poésie propres, même si son plus gros hit est une reprise de la pièce Riverside d’Adele dont la vidéo a été regardée plus de 12 millions de fois sur YouTube.»