Publié le 4 mars 2010
Diane Tell à Joinville sur un air de jazz
Seule sur scène avec ses guitares, Diane Tell nous livrera le 27 mars sur la scène Prévert un concert où se mêleront des titres de son dernier album, « Docteur Boris et Mister Vian », un bijou de musique jazz dans un écrin français signé Boris Vian, et des standards de son répertoire riche d’une douzaine d’albums.
La Québécoise nous a accordé une interview lors de laquelle sa personnalité joviale, généreuse et passionnée confirme l’aura de sympathie qui entoure l’artiste depuis toujours. De quoi donner envie de découvrir son dernier album et de pousser les portes de la Scène Prévert pour, si besoin était, faire à nouveau connaissance avec Diane Tell.
Diane Tell, vous serez en concert à Joinville le 27 mars à la Scène Prévert. Qu’allez-vous chanter aux Joinvillais ?
Je fais des concerts avec mon groupe et d’autres en solo. La base est la même avec des titres issus de mon dernier album, Docteur Boris et Mister Vian. A Joinville, je serai en solo, je chanterai aussi quelques-uns de mes « classiques » ainsi qu’un titre inédit, rien que pour vous ».
Boris Vian, des standards et un inédit pour Joinville.
Votre dernier album, « Docteur Boris et Mister Vian », est très différent des précédents ?
J’ai une formation jazz, mon premier album était d’ailleurs très orienté jazz. J’ai découvert il y a quelques années des textes de Boris Vian, des standards de jazz qu’il a magnifiquement adapté en français. Tel un archéologue, j’en ai trouvé énormément. Des textes parfaits, très poétiques et simples qui se prêtent parfaitement à la chanson. Nous avons mis trois ans pour faire cet album avec des arrangements formidables de Laurent de Wilde. J’ai chanté pendant deux ans ces chansons à la guitare jusqu’à qu’elles deviennent naturelles, pour éviter que ça fasse sophistiqué. Nous avons enregistré beaucoup de titres pour en sélectionner finalement onze pour l’album.
Vous vivez à Biarritz depuis plus de 20 ans. Vous retournez souvent dans votre Québec natal ?
J’y retourne pratiquement tous les ans. Mon mari (Pierre Arostéguy, propriétaire de la fameuse Maison Arostéguy, plus ancienne épicerie de famille en France) et moi adorons voyager. En 2008, je n’ai pas pu y aller, car j’ai beaucoup travaillé sur la comédie musicale « Je m’voyais déjà » dans laquelle j’avais un rôle. Je retourne régulièrement au Québec, notamment pour des concerts. J’aime voyager pour les vacances, mais aussi l’idée de voyager et travailler en voyageant. On rencontre les gens dans de vraies situations, dans des tranches de vie. Pierre étant épicier, nous voyageons beaucoup pour rencontrer des fournisseurs, au Japon, en Inde, c’est très agréable. Un coup nous voyageons pour moi pour des concerts, un coup pour lui pour le travail, c’est très agréable.
Une tournée d’un an… pour l’instant
Comment va s’organiser votre tournée de concerts ?
Nous avons débuté en février par un Showcase au studio SFR, je serai ensuite à Joinville le 27 mars. Puis nous avons une dizaine de dates jusqu’en mai 2011. Mais d’autres dates sont à venir…
Avez-vous déjà d’autres projetsmusicaux en tête après « Docteur Boris et Mister Vian » ?
J’aimerais beaucoup faire un volume 2 avec d’autres morceaux dans le même esprit, mais en sortant de l’univers de Boris Vian en allant chercher des auteurs qui ont fait des choses à la même époque. J’aimerais aussi travailler avec des auteurs actuels dans un esprit musical jazz.
Je tiens aussi beaucoup à enregistrer un live. C’est incroyable, mais je ne l’ai jamais fait malgré que j’ai toujours eu de fantastiques musiciens à mes côtés, comme Robbie McIntosh qui fut le guitariste des Pretenders ou encore Pino Palladino qui est devenu le bassiste des Who. J’aimerais beaucoup faire un concert où j’inviterais beaucoup de musiciens de toutes ces époques, mais c’est ambitieux et coûteux. Or, je finance moi-même mes projets. Si j’avais soumis mon album Docteur Boris et Mister Vian à la décision d’un directeur artistique, il n’aurait jamais vu le jour. Il me faut donc travailler quelques années afin de financer un gros projet. A moins qu’une publicité ne reprenne une de mes chansons telle que Si j’étais un homme et là ce sera le gros lot ! (elle éclate de rire). » Diane Tell suit sa route, drôle, passionnée et entière. Elle le dit elle-même, elle ne fait pas de la musique pour s’acheter des voitures ou des maisons. Partager une interview avec Diane Tell est un moment privilégié, tout comme le sera le concert du 27 mars à la Scène Prévert, Diane Tell en solo sur « un air de jazz ».
Diane Tell, la bio
De « Premier album » à « Docteur Boris et Mister Vian », Diane Tell a signé douze albums, sans compter les compilations et rééditions. Le premier et le dernier opus ont en commun un accent jazz prononcé.
Née à Québec en 1959, Diane Tell a d’abord étudié le violon, puis la guitare classique avant de compléter son cursus par une formation de guitariste jazz.
Ponctuée de succès énorme, tels que « Si j’étais un homme », extrait de l’album « En flèche » en 1980, et « Faire à nouveau connaissance », tiré de l’album éponyme en 1986, la carrière de la plus française des canadiennes (elle s’installe en France en 1983) a vu aussi la parution d’albums au talent égal mais à la diffusion plus confidentielle.
Passionnée par la musique, Diane Tell investit ses revenus dans ses projets. Une façon de pouvoir les mener à leur terme, selon l’idée qu’elle s’en fait, sans dénigrer l’industrie musicale, mais en comptant beaucoup sur elle-même pour faire la musique qui lui ressemble. Une raison de plus pour écouter les 11 plages, caressantes et poétiques, de Docteur Boris et Mister Vian.