Publié le 27 juillet 2013
Il y a des poètes que l’on découvre sur le tard. Félix Leclerc. Des artistes que l’on rencontre sur le tôt. Danielle Roy. Quand les talents de ces deux êtres magnifiques s’entrelacent pour donner à Montréal son « Grand Bizou », c’est mon « Petit Bonheur » à moi d’y participer en chantant tous les soirs « Présence » et de retomber en amour fou avec la poésie de Félix redessinée par Danielle. Ce n’était peut-être qu’un rêve, alors ne réveillez pas mon cœur de grande fille sur son petit nuage !
Il était tard à Biarritz lorsque Danielle m’a envoyé ce petit texto :
– Coucou es-tu à Montréal ??? Puis-je te parler… j’ai pensé à toi !
Peu après :
– Paris, Félix et nostalgique… en écoutant Diane Tell chanter une de ses chansons, il est tout heureux… Le Petit bonheur comme Tell !
Quelques jours plus tard, j’étais de retour à Montréal pour un festin de lumières et de chansons avec une jolie bande de danseurs, acrobates, musiciens, artistes de rue, de quartiers… tous réunis autour de Félix et de son hôtesse empressée d’offrir à tous un monde bien à elle.
Facile à convaincre, mais difficile chanson à chanter ! « Présence » de Félix Leclerc. Comment l’interpréter ? Comme lui : impossible. Avant mon départ, j’ai concocté une petite maquette aussitôt envoyée à Vincent Rehel qui m’a cousu sur mesure un arrangement pour violoncelle confié à Catherine Le Saunier. Huit soirées, moins une pour cause d’orage, nos arpèges se sont envolés au dessus de la grande place des festivals.
Ce petit reportage photo est le souvenir que j’ai pu fixé de ce beau rêve… la chanson, vous l’entendrez un jour car je la garde dans ma boîte de guitare prête à ressortir à tous moments lors d’un concert !
voir le reportage sur Flickrock
La compagnie « Les passagers »
La quartier des spectacles de Montréal
Présence
de Félix Leclerc
Tu dis que le traîneau de nos amours est dans la cour
Je regarde dehors et ne vois que la mort
Tu dis qu´au grand galop notre cheval est revenu
Des bergers qui l´ont vu l´ont ramené de mal
Ni cheval, ni traîneau dehors, ni foulard sur la neige
Pourquoi troubler mon pauvre corps avec tes sortilèges?
Tu dis que le gazon dessous la glace est resté vert
Je creuse à cette place ce n´est que foin amer
Tu dis que la chaloupe, la nuit, fait des chansons
La chaloupe est au fond, chez les noyés, ma mie
Peut-être que les feux de bûches et notre maison blanche
Peut-être que le miel, la huche étaient de faux dimanches
Tu t´obstines à trouver que les rosiers n´ont pas changé
L´hiver les a brisés, l´hiver les a gelés
Comme la feuille rouge que le vent a emportée.
Les fées s´en sont allées sur un nuage blanc
Tu me dis que rien n´est fini et que tout recommence
Que le mois d´août est sur le lit entouré de silences
Si je vois le printemps venir derrière mes rideaux
Je croirai ton traîneau, ton cheval et ta mer
Si les sources ramènent les grenouilles dans l´étang
Je prendrai deux quenouilles et ferai un serment
Le serment de l´aimer toujours malgré les poudreries
Le serment de croire en ce jour qu´ils soient d´or ou de gris
Tu apportes dans mon grenier le rêve qu´il me faut
Comme la douce sève qui nourrit l´arbrisseau
Si jamais tu t´en vas, ma mie
Je m´en irai aussi